Histoire & Mémoire Militaire Alpine

Recherches sur le fait militaire en Savoie (1870 - 1962)

1944-45 : La libération des départements Savoyards

Défilé victoire Annecy 1944
Défilé de la victoire à Annecy le 20 août 1944

Lors de la Libération, la Savoie s’est montrée digne de ses traditions militaires. En effet, les occupations étrangères qui débutent en juin 1940, ainsi que le durcissement de la Collaboration par le Gouvernement de Vichy provoquent ici de fortes réactions. Des groupes clandestins agrégeant militaires en rupture et opposants politiques de tous bords, main-d’œuvre étrangère puis jeunes réfractaires au STO se forment et s’étoffent jusqu’à former en 1944 un solide réseau de maquis du Léman à la Maurienne. Désormais armés par des parachutages alliés (aux Glières et Saisies le 1er août) et organisés par des chefs valeureux (Bulle en Savoie, Morel et Anjot puis Galbert en Haute-Savoie), les maquisards savoyards attendent le signal de l’insurrection générale qui arrive le 15 août 1944 à l’occasion du débarquement allié en Provence.

La Haute-Savoie est alors le théâtre de durs combats (Thonon, Cluses, Annemasse) avant que la Résistance ne vienne à bout par ses seules forces des troupes d'occupation encore présentes. Pour finir, la garnison d’Annecy se rend sans coup férir le 19 août. Le département de la Savoie, mieux défendu, est plus ardu à libérer malgré le renfort des partisans voisins. La Savoie propre est facilement libérée (Aix-les-Bains le 21, Chambéry le 22 août) mais l’ennemi en retraite s’agrippe encore un mois aux hautes vallées afin de couvrir son repli vers l’Italie. La Tarentaise tombe fin août 1944 et durant la première moitié de septembre, la 90e Panzerdivision recule pas à pas en Maurienne devant les attaques de maquisards pourtant sous-équipés. Durant sa retraite, l’ennemi sème mort et destructions dans cette vallée martyre.

Puis, solidement replié sur la frontière alpine, il reste menaçant. Les F.F.I. de Savoie se réorganisent en reformant la 27e Division d’infanterie alpine de 1939, dirigée par le général Vallette d’Osia. Durant l’hiver 1944-45, elle mène sur les crêtes des escarmouches aussi difficiles que meurtrières contre les troupes de montagnes aguerries de l'Axe. Au printemps 1945, les unités françaises du secteur, renforcées au sein d’un Détachement d’armée des Alpes mené par le général Doyen, passent à l'offensive. Elles libèrent enfin les cols alpestres et poursuivent l’armée allemande en Piémont.

Par Sébastien Chatillon Calonne

Dauphiné Libéré du 17/08/2016

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