Histoire & Mémoire Militaire Alpine

Recherches sur le fait militaire en Savoie (1870 - 1962)

Georges Guidollet dit « Ostier » (1920-2013), chef politique de la Résistance haut-savoyarde en 1944

G. Guidollet
G. Guidollet

Georges Guidollet naît à Montceau-Les-Mines en 1920, une époque marquée par les soubresauts de l'entre-deux-guerres et les prémices d'un conflit mondial imminent. Son enfance se déroule dans un climat d’incertitude, mais aussi imprégnée des valeurs de liberté et de justice transmises par ses parents. Ces valeurs deviendront le moteur de son engagement futur.

Guidollet poursuit ses études d’architecture à Lyon, une ville où la vie intellectuelle et politique foisonne, mais également un endroit où l’ombre de l'occupation nazie plane de plus en plus lourdement. C'est là que son destin prend une tournure décisive. Malgré les dangers, il décide de s'impliquer activement dans la Résistance, bravant les risques pour franchir clandestinement la ligne de démarcation et mener des missions de renseignement et de sabotage.

Sa rencontre avec des figures-clés de la Résistance, telles que l’historien Marc Bloch et le journaliste Georges Altman, marque un tournant dans sa vie. Il devient rapidement un maillon essentiel du mouvement Franc-Tireur mené par Jean-Pierre Lévy, s’engageant dans la distribution de journaux clandestins et cherchant des imprimeurs en Haute-Savoie pour propager la voix de la résistance.

En février 1944, son courage et son dévouement sont récompensés lorsque Marc Bloch et le directoire des Mouvements Unis de Résistance (M.U.R.) de Lyon lui confient la direction de l’échelon départementale de la Haute-Savoie.

Les M.U.R sont organisés par le chef départemental, désigné par la région (R1 pour Rhône Alpes), assisté de ses deux adjoints avec qui il compose un directoire, et du chef militaire nommé par l’autorité supérieure de l’A.S. À seulement 24 ans, Guidollet alias « Ostier » se voit confier une immense responsabilité, celle d’unifier et de coordonner les forces de la Résistance politique dans un département frontalier stratégique. Son leadership exemplaire et sa capacité à maintenir l’unité des divers mouvements font de lui un véritable pilier de la lutte contre l’occupation nazie en 1944.

Après la Libération, Georges Guidollet continue de jouer un rôle politique majeur, devenant président du comité départemental de libération (C.D.L.) le 19 août 1944. Son intérim préfectoral témoigne de sa capacité à gouverner dans des temps difficiles, assurant la transition vers une ère de liberté et de reconstruction. Il a pourtant été confronté à des choix clivant, notamment lors la mise en place de la Cour martiale du Grand Bornand et l’ordre de faire fusiller 80 prisonniers allemands pour sauver des détenus de la Gestapo à Lyon.

Mais au-delà de ses actions individuels, Georges Guidollet insiste toujours sur l'importance de ses collaborateurs et camarades de lutte, soulignant que sa tâche n'aurait pas été possible sans leur dévouement et leur courage. Son humilité et son sens du devoir sont les traits qui caractérisent cet homme exceptionnel, il était même Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques et Officier de la légion d’honneur.

Après la guerre, Ostier redevenu Guidollet poursuit une carrière administrative, mais son héritage en tant que héros de la Résistance française reste indélébile. Sa vie est un témoignage de la force de la volonté humaine et de la capacité à défendre ses convictions, même face à l’adversité la plus extrême. Georges Guidollet s'éteint en 2013 à Lyon, laissant derrière lui un héritage immortel et un exemple à suivre pour les générations futures.

Par Lucie Delabre, Sirine Boukharak et Eliott Chevalier, de la classe de terminale 6 du Lycée Baudelaire (Annecy), année scolaire 2023/2024.

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