Histoire & Mémoire Militaire Alpine

Recherches sur le fait militaire en Savoie (1870 - 1962)

Guerre d'Algérie : le rôle méconnu de nos voisins suisses dans la signature des Accords d’Évian

La délégation algérienne venue signer les accords à l'Hotel du Parc d'Evian en 1962 (photo Reporters associés)
La délégation algérienne venue signer les accords à l'Hotel du Parc d'Evian en 1962 (photo Reporters associés)

Le 18 mars 1962, les accords d’Évian mettaient fin à la guerre d’Algérie qui dura près de 8 ans. La préparation de ses accords s’est faite en grande partie en Suisse ou proche de la frontière suisse, avec un épisode à Veyrier. Pendant les 18 mois que dura la négociation, la délégation algérienne a été logée en Suisse.

On en parle peu, mais la Suisse a joué un rôle de « bons offices » auprès des deux adversaires. Max Petitpierre rappelle dans la préface du livre « Le dossier secret des Accords d’Évian » d’Olivier Long, natif et habitant du Petit-Veyrier, que « la Suisse n’a pas été appelée à se prononcer sur le fond du problème ni à faire des propositions pour sa solution, mais elle a été sollicitée de créer les conditions matérielles dans lesquelles pourraient s’engager et se poursuivre des négociations » ; un peu plus loin, il précise « ce fut le mérite d’Olivier Long, assisté de son collègue l’ambassadeur Gianrico Bucher, de gagner l’entière confiance des deux parties et d’être écoutés par elles » .

A la mi-novembre 1960, Me Jean-Flavien Lalive parle à Olivier Long des discussions qu’il a eues avec Me Raymond Nicolet au sujet de la fin de la guerre d’Algérie. Ce dernier a rencontré un membre du FLN (Front de Libération National, créé en 1954) qui confirme que le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne fondé à partir du FLN) veut trouver une solution au conflit malgré l’échec de la rencontre de Melun. Cette rencontre de Melun est la 1ère tentative de résolution du conflit : elle s’est tenue du 25 au 29 juin 1960 et ne donna aucun résultat. Le GPRA s’était déjà fait connaître de la Suisse en intervenant auprès d’Ahmed Sékou Touré, chef de gouvernement de la Guinée, pour la libération d’un ressortissant de notre pays, retenu prisonnier.

Le 25 novembre 1960, au cours d’une rencontre avec Olivier Long et Me Jean-Flavien Lalive, Me Nicolet précise que son ami Taïeb Boulharouf (membre du GPRA) cherche à prendre des contacts en Suisse pour avancer dans la résolution du conflit ; les Algériens ont confiance dans le système de sécurité suisse et dans la discrétion helvétique nécessaire à cette entreprise.

Le 28 novembre 1960, Max Petitpierre alors chef du Département politique fédéral (DPF) à qui Olivier Long relate les demandes du GPRA se dit favorable à une rencontre inofficielle entre Olivier Long et Taïeb Boulharouf.

Le 11 décembre 1960, des manifestations du peuple algérien démontrent à l’opinion internationale et confirment que ce peuple veut son indépendance.

Le 23 décembre 1960 a lieu la rencontre entre Taïeb Boulharouf et Olivier Long en présence des Maîtres Nicolet et Lalive dans la maison de campagne de ce dernier. Olivier Long se contente d’écouter la position des Algériens.

Olivier Long, convaincu par la franchise de ses interlocuteurs, rencontre secrètement son ami Louis Joxe (Ministre d’Etat français chargé des affaires algériennes) le 10 janvier 1961 à Paris. Ils utilisent le cabinet médical d’un ami commun, le professeur Jean Bernard, dont l’épouse se trouve être la cousine germaine d’Olivier Long, pour se retrouver et discuter dans la salle d’attente. Le général de Gaulle informé le jour-même de l’intention des Algériens a répondu : « Dites à Monsieur Long qu’il peut continuer ». Le général informe Michel Debré, son Premier ministre qu’il choisit Pompidou comme interlocuteur principal avec les Algériens.

Le 17 janvier 1961, le chef du Département politique fédéral, Max Petitpierre, donne son accord pour avancer vite.

Entre temps et un peu avant les premières rencontres secrètes en Suisse, le premier ministre français, Michel Debré, envoie à Genève (Hôtel d’Angleterre) un de ses proche, Claude Chayet, rencontrer Saad Dahlab. Le journaliste Charles-Henri Favrod est prié par les Algériens de communiquer le résultat de cette rencontre, compliquant ainsi le côté secret de la procédure mise en place par Olivier Long.

Le 19 janvier 1961, Taïeb Boulharouf, de passage à Genève, est informé de la volonté française de négocier. Il est convenu d’organiser deux rencontres en février :

-  la première à Lucerne le 20 février 1961, d’une durée de sept heures, entre Georges Pompidou et Bruno de Leusse pour la France et Taïeb Boulharouf et Ahmed Boumendjel pour l’Algérie.

-  le 5 mars 1961 une deuxième rencontre a lieu à Neuchâtel : Olivier Long et son compatriote Gianrico Bucher (chef de la section Est du Département politique fédéral) assurent la sécurité et le secret des entretiens mais n’y participent nullement. Plusieurs points de désaccord persistent : la France veut, comme préalable aux discussions, la cessation des combats dès le début de la négociation et garder sa souveraineté sur le Sahara. Le GPRA ne veut pas cesser le combat avant l’accord final et veut inclure le Sahara dans l’accord. Chacun campe sur ses positions et chacun attend la réponse de l’autre. On est dans l’impasse.

Olivier Long et Max Petitpierre discutent de la meilleure façon d’aider les deux camps. Il est décidé de redemander aux Français de préciser leur position tout en faisant attendre les Algériens quelques jours de plus en Suisse. Les allers et retours d’Olivier Long à Paris portent leurs fruits : les Français sont d’accord d’entamer des discussions officielles sans préalables.

A Veyrier le 8 mars 1961, Olivier Long réunit dans sa maison du Petit-Veyrier, Monsieur de Leusse pour les Français et Messieurs Boulharouf et Boumendjel pour les Algériens pour leurs expliquer les nouvelles avancées des possibilités de négociations.

Algériens et Français acceptent, après quelques jours de réflexion, de reprendre les négociations le 22 mars 1961. La difficulté pour la Suisse est de garder le secret autour de cette rencontre. Les aéroports de Genève et Kloten sont faciles à surveiller par les adversaires de la résolution du conflit algérien. La radio Europe 1, dit-on, fait même circuler des voitures dans Genève pour dévisager les passants, à la recherche de visages connus !

La police suisse réussit à acheminer les Algériens à Genève, via Sion, dans le plus grand secret. La rencontre entre Messieurs de Leusse et Boulharouf a lieu à Evian le 22 mars 1961.

Une nouvelle rencontre est prévue le 25 mars 1961 à Genève. Le 24 mars à Berne, une conférence interdépartementale préparatoire à cette rencontre règle tous les détails liés à la sécurité, les communications, les transports et les annonces à la presse. La conférence du 25 mars 1961 entre Messieurs de Leusse et Boulharouf se déroule sans problème grâce à l’efficacité de la police genevoise aidée par d’autres polices cantonales et par la troupe venue en renfort. Il est décidé de communiquer au monde entier que des pourparlers vont débuter officiellement entre la France et le GPRA en vue de résoudre le conflit.

S’en suit une multitude de chicaneries de part et d’autre : les Algériens du GPRA ne veulent pas que la France discute avec un autre mouvement de libération de l’Algérie, comme le MNA (Mouvement national algérien, fondé en 1926). Les Français, de leur côté ne veulent pas « officialiser » le GPRA en ne discutant qu’avec eux.

La diplomatie suisse va à nouveau être utile en « arrondissant les angles » et en proposant finalement un compromis acceptable par les deux parties, à savoir, des conversations préliminaires entre experts des deux côtés pour préparer l’ordre du jour de la conférence d’Evian, discussions au cours desquelles pourrait être évoquée la question du MNA.

Le 31 mars 1961 le maire d’Evian, Camille Blanc est assassiné par un commando de l’OAS (Organisation Armée Secrète, fondée le 11 février 1961, mouvement français anti-indépendance). Son tort : avoir proposé sa ville d’Evian pour signer la paix !

Le 22 avril 1961, le putsch militaire d’Alger, fomenté et exécuté par les généraux français Challe, Jouhaud, Salan et Zeller, anti-indépendantistes, en réaction à la politique d’abandon de l’Algérie du Général de Gaulle, va retarder encore une fois les négociations entre Français et Algériens.

Finalement les deux parties se donnent rendez-vous à Évian le 20 mai 1961. La Suisse logera les Algériens dans la maison du Bois-d’Avault à Collex et les transportera à Évian avec trois hélicoptères. Le général de Gaulle fixera les termes de la rencontre : « Il convient de se souvenir que les deux délégations représentent des combattants, aussi, ne serait-ce que par respect pour les combattants eux-mêmes, les rapports des deux délégations devront être marqués de la plus grande simplicité et même de la plus grande austérité. Cette règle sera limitée au temps des combats ; elle ne préjuge en rien l’avenir. Dans ces conditions, la délégation du FLN comprendra que ce ne sera en aucune façon par dérogation aux règles de la courtoisie protocolaire que le sous-préfet de Thonon-les-Bains ne pourra leur serrer la main. Pour les mêmes raisons cette disposition sera également valable à l’intérieur de la salle des séances. »

Le 20 mai 1961, Olivier Long et Gianrico Bucher se retrouvent sur les quais de Genève pour voir passer les hélicoptères qui s’envolent de Collex en direction d’Evian.

Olivier Long déclarera : « Notre mission est terminée. La tâche qui nous a été confiée est remplie. Chargés par le GPRA, puis par le Gouvernement français, de les aider à préparer dans le secret une rencontre officielle visant à mettre fin à la guerre d’Algérie, nous y avons activement contribué au cours des cinq mois émaillés de nombreuses péripéties. Le secret, condition essentielle du succès de l’entreprise, est resté hermétique. De nombreuses rencontres entre émissaires français et algériens ont eu lieu en Suisse à l’insu du monde entier. » Il ajoute un peu plus loin : « Si toutes les difficultés qui ont surgi au cours des entretiens secrets franco-algériens ont pu être surmontées, c’est en partie grâce à la caution morale de la Suisse. Cela m’a été dit dans ces termes aussi bien par le Premier ministre Debré et le Ministre Joxe que par les délégués du GPRA, son Vice-Président Belkacem Krim en premier. Malgré leurs doutes et soupçons, Français et Algériens demeuraient convaincus, chacun de leur côté, que l’adversaire ne se servirait pas de la Suisse pour les attirer dans un piège. Cela n’a pas peu contribué à déplacer les montagnes de méfiance accumulées de part et d’autre. »

Cette mission de bons offices valut à la Suisse la reconnaissance amicale du monde arabe et africain !

Cependant le travail d’Olivier Long était loin d’être fini : lors de la première Conférence d’Evian du 20 mai au 19 mars 1962, il sera sollicité à de nombreuses reprises pour apaiser les tensions entre Français et Algériens. Il ne se prononcera jamais sur le contenu des différents mais proposera toutes sortes de solutions « techniques » pour que les discussions continuent. De plus il assurera l’hébergement en Suisse des Algériens, leur sécurité et leurs transports. Hélas les Français interrompront les négociations d’Evian en raison des concessions que l’autre partie ne veut pas faire.

Du 20 au 28 juillet 1961 les discussions reprennent entre Français et Algériens. Les touristes nombreux à Evian vont contraindre les négociateurs à se déplacer jusqu’à Lugrin. Cette fois ce sont les Algériens qui mettent un terme à ces discussions, butant sur le sort du Sahara. Olivier Long fait les allers et retour entre les deux camps pour aider, à nouveau, les deux adversaires et obtient finalement, après 6 mois de pourparlers, que les Algériens demandent la reprise des négociations.

Les 28 et 29 octobre 1961 a lieu dans « une paisible retraite » de la forêt bâloise une rencontre secrète entre Français et Algériens, organisées par la Suisse en vue de remettre Français et Algériens à la table des négociations. Une seconde rencontre aura lieu au même endroit entre le 8 et le 10 novembre 1961.

Nouvel enlisement des négociations aggravé par le cas Ben Bella (1916-2012 fondateur du FLN), que les Français considèrent comme un prisonnier de guerre et qui ne sera donc libéré que lors d’un armistice : Olivier Long reprend son bâton de pèlerin et réussi à mettre sur pied une rencontre entre les Ministres Joxe et Dahlab, accompagnés par Messieurs de Leusse et Ben Yahia et le 9 décembre 1961 aux Rousses dans le Jura. Entre temps, il est convenu que des membres du GPRA puissent rendre visite à Ben Bella dans sa prison française. Entre le 29 janvier et le 21 février 1962, se tiendront plusieurs rencontres secrètes aux Rousses entre Français et Algériens aboutissant à un accord permettant d’entamer les négociations finales à Evian.

Olivier Long écrit encore : « …je devais songer aux préparatifs de la conférence officielle, sachant bien que la Suisse serait de nouveau chargée -bien qu’on ne l’eût pas encore dit- d’assurer le logement, la sécurité et les déplacements de la délégation algérienne. ». Finalement le choix sera fait de loger les Algériens dans un refuge de montagne, à l’hôtel du Signal-de-Bougy et de les transporter chaque jour à Evian. L’austérité des lieux est acceptée par la délégation qui se sentira, selon ses aveux, plus près des combattants dans ces conditions plutôt que dans le luxe d’un palace.

Du 7 au 18 mars 1962 se tient la seconde Conférence d’Evian qui aboutira enfin à la paix tant espérée.

Saab Dahlab dira à Olivier Long : « Alors, vous l’avez votre cessez-le-feu. » Ben Bella qui participait à cette phase de négociation réitère ses remerciements à la Suisse. Il ajoute avoir été frappé par la précision et l’efficacité avec laquelle on agit en Suisse. « Nous avons beaucoup à apprendre de vous ! » ajoutera-t-il.

18 mois de travail inlassable de la diplomatie suisse et d’Olivier Long en particulier ont permis la résolution du conflit franco-algérien.

En conclusion, citons les écrits de Pierre-Henri Simon dans le Monde du 15 mars 1962 :

« La part que la Suisse a prise dans les longs épisodes des conversations franco-algériennes ne semble pas avoir provoqué dans notre pays le mouvement de gratitude, ou du moins les expressions de reconnaissance qu’elle mérite. Le service rendu est pourtant considérable et a commencé bien avant que l’on parle, officieusement puis officiellement, des négociations. C’est en Suisse qu’ont eu lieu la plupart des contacts clandestins, ce qui a d’abord exigé de la part de la presse suisse une discrétion contre laquelle il y eu peu de fautes.

Lors des premières conversations d’Evian et de Lugrin, et encore aujourd’hui, d’importants effectifs de l’armée suisse ont été mis dans un état voisin du pied de guerre pour protéger les délégations. Et l’on sait que le mois dernier, pour assurer un secret qui était jugé de part et d’autre souhaitable, la police suisse a dû organiser, non sans maestria, un véritable rallye automobile, avec des côtés de cache-cache et de western sans coups de feu.

Ce peuple apparaît décidément voué aux œuvres de paix. Comme nous le sommes, hélas à la guerre. J’ai constaté quelque fois chez certains amis suisses, je ne sais quel complexe de gêne ou de mauvaise conscience pour être de ceux qui passent toujours à côté de catastrophes et qui regardent, assis au bord du fleuve, le fameux courant de l’histoire entraîner épaves et cadavres. C’est un sentiment qui ne se justifie pas ; ce peuple peut être fier au contraire d’incarner dans un monde agité et furieux une vocation internationale d’ordre et de service.

Si la Suisse n’existait pas, la civilisation occidentale aurait besoin qu’on l’inventât, non seulement comme utile, mais comme exemplaire. »

 

Bibliographie :

LONG, Olivier, Le dossier secret des Accords d'Évian : une mission suisse pour la paix en Algérie, Lausanne : Ed. 24 heures, 1988. – 197 p.

HANNIBAL, La face cachée des accords d'Évian, Paris : Lettres du Monde, 2005. – 126 p.

AUBERT, Pierre, Le secret des Rousses : révélations des accords d'Évian, Paris : Lettres du monde, 1985. – 168 p.

MALEK, Rédha, L'Algérie à Évian : histoire des négociations secrètes, 1956-1962, Paris : Seuil, 1995. – 402 p.

 

Archives officielles publiques : 

DODIS : Documents diplomatiques suisses, Informations sur la carrière diplomatiques d’Olivier Long, www.dodis.ch/P1110

 

Articles :

WECK, Hervé de, "Une mission suisse" pour la paix en Algérie en 1961-1962 : les pré-négociations secrètes et les négociations algéro-françaises.

In : Revue Militaire Suisse. No. 149 (2004), https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=rms-001%3A2004%3A149%3A%3A608

BAUDOUI, Remi, La politique suisse des bons officies du Peace Building : le cas du règlement du conflit algérien, In : Presses de l'Université de Laval (Ed.). La fabrique de la paix, Acteurs, processus, mémoires. Laval : [s.n.], 2015, https://archive-ouverte.unige.ch/unige:48079

PERRENOUD, Marc, La Suisse et les accords d’Évian : la politique de la Confédération à la fin de la guerre d’Algérie (1959-1962), In : Politorbis, no. 31-2, 2002, https://www.eda.admin.ch/dam/eda/mehrsprachig/documents/publications/Politorbis/politorbis-31_FR.pdf

 

Article de presse :

M. Olivier Long, ambassadeur de Suisse à Londres, Journal de Genève, 26.12.1966, p. 2.

 

Documentaires visuels :

SENGER, Jacques (journaliste), PICHARD, Frank (réalisateur), Le diplomate. Temps présent du 1er septembre 1988 (53 minutes), https://www.rts.ch/archives/tv/culture/histoire/3435342-le-diplomate.html

THIEBAUD, Pierre-André, Les coulisses suisses de la guerre d'Algérie, PCT cinéma télévision (CH), RTS Radio Télévision Suisse, Documentaire / 2013 / 70 minutes.

Coulisses diplomatiques : quand la Suisse contribuait à la fin de la guerre d'Algérie, Swissinfo 30 juillet 2021 - 13:00, 8 minutes 10',https://www.swissinfo.ch/fre/coulisses-diplomatiques--la-suisse-contribue-%C3%A0-la-fin-de-la-guerre-d-alg%C3%A9rie/46829228

Par Dossier rédigé par Jean-Denys Duriaux, recherche documentaire effectué par Adrienne Hopf pour la Mémoire de Veyrier

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