Histoire & Mémoire Militaire Alpine

Recherches sur le fait militaire en Savoie (1870 - 1962)

Le monument aux morts de Sacconges, un lieu dédié à la mémoire de 40 patriotes fusillés en 1944

Les fusillés de Sacconges attendant leur inhumation dans l'église de Vieugy
Les fusillés-de-Sacconges

Sur le chemin des Trois Fontaines de Vieugy (un hameau d’Annecy), au bord de la montée de Sacconges, un imposant monument de granit ne peut échapper au regard du passant. Il commémore un épisode douloureux de la Seconde Guerre mondiale.

Si la Haute-Savoie est d’abord située en zone libre, elle est occupée en novembre 1942 par l’armée italienne, qui cède sa place à l’armée allemande en septembre 1943. Les membres de la Résistance haut-savoyarde sont pourchassés par les forces d’occupation, en particulier par la Gestapo. La Milice remet aussi certains résistants qu’elle a arrêtés aux autorités allemandes. Les prisonniers sont alors internés à l’école Saint-François à Annecy, où cantonnent les S.S. et la Schutzpolizei. C’est dans ce contexte tourmenté que Vieugy devient le cadre d’une sanglante répression, en quatre vagues. Dès le 15 juin 1944, quinze résistants sont passés par les armes au Pré Dalle. Puis trois jours plus tard, le 18 juin, dix autres résistants sont exécutés au Pesset. En ce même lieu, huit autres patriotes sont encore tués le 16 juillet. Enfin, le 10 août 1944, la Résistance perd encore sept membres sur le Pré Dalle. A chaque fois, toujours dans la matinée, des camions allemands chargés de prisonniers montent d’Annecy pour mener des exécutions dans des lieux discrets, laissant même les corps sur place. Ce sont les habitants qui doivent s’occuper des enterrements. Ils collectent les morts et les étendent d'abord dans la chapelle de Vieugy toute proche. Au total, quarante résistants sont tués ainsi. De par leur âge, leur profession, leur appartenance ou non à un mouvement de résistance (Franc-Tireurs et Partisans de France, Armée Secrète, Noyautage des Administrations Publiques, Résistance Fer, etc.), ils représentaient toute l’étendue du recrutement la Résistance haut-savoyarde. Ils étaient réunis par le désir de défendre les libertés, et étaient prêts à donner leur vie pour elles.

Pour rappeler leur sacrifice, le monument de granit a été érigé dès 1948 par souscription publique. Il porte les noms des quarante fusillés, qui ont bien mérités le titre honorifique de « Morts pour la France ».

Par Sébastien Chatillon Calonne

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