Sir Jeffrey Fraser Noble (15 octobre 1923 – 4 juin 2020), nous a quitté à l’âge vénérable de 96 ans, laissant son épouse Bobbie, ses trois enfants (un garçon et deux filles dont l’une a fait souche en France), sept petits-enfants et onze arrières petits-enfants.
Ce citoyen anglais s’était engagé durant la Seconde Guerre mondiale avant de devenir officier parachutiste puis fusilier dans l’armée anglaise : âgé de vingt ans à peine, il débarque en Sicile en 1943, puis participe à la terrible bataille d'Arnhem en 1944, où il se retrouve être un des rares officiers survivants ; encerclé, il est fait prisonnier par les Allemands. Il poursuit sa carrière militaire jusqu’à sa participation à l’affaire de Suez en 1956, d'où il sort dégouté et démissionne.
Redevenu civil, il voyage avec son épouse au gré de ses affectations en tant que responsable des ressources humaines d’un grand groupe international d’industries et de distribution technologiques, qui le mènera à visiter l’entreprise Metrix d’Annecy (Seynod) dans les années 1970. Il éprouve immédiatement un coup de cœur pour Annecy et fait construire sa maison à Veyrier. Il a vécu ici dans les années 1980 et 1990. Nommé ensuite consul correspondant de Grande-Bretagne auprès de la préfecture d'Annecy, il reste surtout connu ici pour son grand dévouement auprès du monde des anciens combattants haut-savoyard. On retiendra ses donations au musée de la Résistance de Morette, notamment lors de la visite de la Reine Mère d'Angleterre en mai 1991 (voir cliché ci-dessus), ainsi que son travail de mémoire concernant le bombardier anglais écrasé à Meythet en 1943. Ce héros de guerre dont le parcours se confond avec la grande Histoire fut donc couvert d’honneur : décoré en 1991 par la Reine à Buckingham, membre du Rotary doyen, il reçoit également l’Ordre du mérite en 1997. Pour les Annéciens, Jeffrey Fraser Noble restera avant tout ce personnage reconnaissable entre tous, avec son chapeau melon, lors des déposes de gerbes au monument aux morts d'Annecy.
Par Sébastien Chatillon Calonne, juin 2020, chez Dauphiné Libéré, 2020